Le colonel Kadhafi a prononcé un discours télévisé délirant. Au bord de la guerre civile, la Libye ne compte plus ses morts.
Diplomates, militaires, ministres (le dernier en date étant celui de l’Intérieur) quittent le navire, mais de multiples témoignages font état de tirs mortels contre des civils et bombardements, de la part de troupes paramilitaires renforcées par des mercenaires.
Dans la ville de Al Bayda un habitant a raconté par téléphone à Reuters que 26 personnes, dont son beau-frère, avaient été tuées dans la nuit. Selon Human Rights Watch, 62 personnes seraient mortes entre dimanche et lundi à Tripoli.
« C’est un discours qui fait vraiment peur » a commenté la chancelière allemande Angela Merkel après l’intervention du président libyen. Le colonel Kadhafi a harangué ce mardi soir le peuple libyen pendant plus d’une heure sur la télévision nationale, exhortant ses fidèles à sortir dans la rue et menaçant les manifestants de la peine de mort.
Il a évoqué le nom de son fils Seif el-Islam pour conduire les vagues réformes dont il a parlé lors de son intervention.
« Je suis un révolutionnaire, je n’ai plus rien à perdre. […] La Libye, c’est mon pays ! C’est mon pays ! Je ne vais pas quitter la Libye ! […]
Les manifestants sont des rats, des drogués qui veulent imiter ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte. […]
C’est un complot d’étrangers, d’Américains, d’Al Qaeda et de fous. Je combattrai jusqu’à la dernière goutte de sang. […] »