Eléments de réflexion sur les retraites, par Laurent Pacheteau

Retraites : la solidarité est la seule solution. 

Bien trop nombreux et toujours plus nombreux. Les progrès sanitaires et de la science nous font vivre de plus en plus vieux. 77 ans pour les hommes, 84 ans pour les femmes.

Le monde est en crise économique depuis plus de 30 ans. Depuis  la fin des années 70, les atteintes au système de retraite par répartitions n’en finissent pas. Le système est rendu de moins en moins généreux pour en limiter le coût du au vieillissement de la population.

En même temps le monde du travail  n’en finit pas depuis ces premières crises  d’être aussi frappé. Le chômage de masse est devenu une normalité et plus spécialement celui des jeunes. La garantie du travail fixe n’existe plus, la précarité s’est installée. C’est donc une population active fixe de moins en moins nombreuse, surtout dans la classe d’âge des 20-35 ans.  C’est une population active qui ne peut plus assurer seule ce qu’elle a fait au sortir de la 2ème guerre. C’est même souvent le contraire. Aujourd’hui de nombreux retraités assurent la survie de leurs enfants entrées depuis longtemps dans l’âge adulte.

 La retraite à 60 ans est déjà en dehors de la réalité pour des générations qui entrent tardivement dans la vie active et qui devront déjà cotiser 41 ans dès 2012  pour une retraite à taux plein.

Quelque soit le système de retraite, c’est en prélevant une part de la richesse que produisent les actifs occupés qu’on finance les retraites. ( Or en 2008 on comptait en France  39 adultes de 15 à 65 ans pour 10 personnes de plus de 65 ans, mais seulement 24 d’entre eux occupaient un emploi en équivalent temps plein). Le ratio des plus de 65 ans par rapport aux emplois à temps plein est aussi primordial que  la part des plus de 65 ans par rapport aux actifs. L’activité économique est donc essentielle, il reste une forte marge  de progression avant d’agir sur l’âge de départ.

Pourtant le monde  économique n’a jamais brassé autant de devises, de capitaux malgré les crises comme celle de 2008. Le monde économique n’a jamais distribué autant de dividendes à une nouvelle activité financière : la bulle. La bulle financière qui ne s’appuie que sur une économie de casino, de l’argent virtuel qu’on se prête d’une société à l’autre , d’une banque à l’autre, sans que l’argent ne repose sur une vraie activité de travail.

« Le Point » du  02 04 2010 : ‘’les riches de plus en plus riches en France.’’

« Le journal des finances » du 19 04 2010 : ‘’ le rendement des dividendes, un bon pari pour 2010.’’

Dans ce monde économique, il devient insupportable de laisser les protections sociales en dehors du business. Le budget des retraites est d’environ 250 milliards d’€. Les systèmes de protections sociales solidaires à la française, (Sécu, retraite par répartition) seraient dépassées.  Il faudrait laisser le monde de la finance gérer cette manne financière énorme.

Que ceux qui prennent des risques soient favoriser, que ceux qui se contentent d’un vulgaire travail , travaillent plus et plus longtemps et qu’ils soient de plus en plus pauvre. C’est la libre concurrence économique , c’est la libre concurrence entre les hommes. Les gagnants se paieront leur couverture sociale de santé ou de retraite en cotisant des assurances privées. Mais qui peut parier aujourd’hui sur l’avenir de ces placements ?

C’est bien le symbole de la solidarité ou de la fraternité , a qui nos sociétés modernes sont en train de porter atteintes. L’individualisation des parcours de la vie s’installe, nous rendant de moins en moins sensible à l’autre.

Pour le document en entier (chiffres, propositions…), cliquer sur le lien suivant :

Retraites ps.doc

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